LE CONTEXTE
Tous les salariés doivent avoir bénéficié de l’entretien professionnel, prévu tous les 2 ans depuis 2014, et qui vise, outre à les informer sur les dispositifs de professionnalisation, comme le CEP ou la VAE, à envisager leur évolution professionnelle. Il s’agit aussi de décider, entre salariés et managers, des actions à mettre en œuvre. Ces actions peuvent être diverses, mais le développement de compétences dans le cadre d’une action de formation est spécifiquement visé.
Toutefois, certains salariés ne sont pas dans une position de pouvoir ou même vouloir choisir une formation, voire une orientation de carrière. Ils ont, pour cela, besoin de clarifier leur situation, leur positionnement dans le métier, le service, ou encore l’entreprise. Cela nécessite de faire un travail sur soi afin de préciser ses souhaits d’évolution, et de se projeter professionnellement.
Certes, les points conseils (CEP) à destination des salariés sont utiles, mais il s’agit la plupart du temps de démarches personnelles. Or, les questions de compétences, de professionnalisme, d’efficacité, de fidélisation des talents et de motivation intéressent tout autant, et même peut-être davantage aujourd’hui, l’entreprise et chacun de ses managers.
L’INTÉRÊT POUR L’ENTREPRISE DE PROPOSER UN BILAN DE COMPÉTENCES
Il est important de proposer aux salariés qui pourraient se sentir perdus dans le(s) projet(s) de l’entreprise, ou qui hésitent à se positionner, voire résistent à vos propositions, cette action d’accompagnement professionnel qu’est le bilan de compétences*(précisons qu’il ne peut être réalisé en interne par l’entreprise).
En effet, comment réagir lors d’un entretien (ou en dehors d’ailleurs) lorsque certains de vos salariés n’émettent aucun souhait, aucun projet, aucune demande de formation, ni interne ni externe, et encore moins à distance ? Comment contrer la résistance au fait de devoir changer, évoluer ? Que répondre à l’argument : si j’évolue, on va me demander plus ? Comment donc accompagner les parcours professionnels de ces salariés non proactifs ?
Le bilan de compétences peut vous permettre de construire ensemble avec votre salarié une première étape dans son projet professionnel, de le mettre en action, dans une dynamique de réflexion puis d’action. Cette proposition valorise la relation entre le salarié et son responsable, qui pourra dans un second temps revenir vers le salarié et suivre son cheminement personnel, même si les résultats restent confidentiels. Cela constitue une première action qui contribue au développement attendu des compétences.
LES MODALITÉS D’ACCÈS DU BILAN DE COMPÉTENCES
Tous les actifs peuvent consulter toutes les actions de formation éligibles au CPF à l’aide du site www.moncompteformation.gouv.fr
Ils peuvent choisir leur organisme et faire financer leur formation ou leur bilan de compétences. Cette démarche peut aussi être accompagnée ou facilitée par l’entreprise, qui a un intérêt d’être tenue informée des formations suivies, même en dehors du temps de travail, surtout si l’entreprise est au-delà du seuil des 50 salariés, et donc soumise à la sanction financière en cas de non-respect de ses obligations.
LES OBJECTIFS ET LES FORMULES
Au-delà de ce premier niveau d’information, le bilan de compétences consiste en un accompagnement du salarié approfondi, structuré et sur plusieurs mois. Il peut néanmoins se dérouler sur un laps de temps plus court afin de répondre à la demande du bénéficiaire, et se focaliser sur un positionnement attendu, souhaité, proposé au sein de son entreprise, même si les projets professionnels peuvent être multiples et à court, moyen et long terme. Différentes formules sont envisageables en termes de durée, de nombre d’heures et de coût.
Le bilan de compétences est donc un outil au service du salarié mais également de l’entreprise, lui permettant d’externaliser ce travail de réflexion et d’évolution de ses collaborateurs.
LE BILAN DE COMPÉTENCES PARMI LES AUTRES DISPOSITIFS
* L’ordonnance « balai » précisant la loi Avenir professionnel du 5 septembre 2018 a été publiée au Journal Officiel le 22 août. Elle modifie notamment le régime des droits à la formation acquis au titre du DIF. Les heures acquises au titre du DIF, qui devaient être utilisées dans le cadre du CPF avant fin 2020, ne seront plus perdues ! Pour bénéficier de ce solde, le salarié devra toutefois inscrire ses droits sur son compte CPF avant le 31 décembre 2020. Il pourra alors faire financer sa formation, sa VAE et également son bilan de compétences.